finale de la champione's leaqgue africaine

Ligue des champions — Finale retour — Radès 18h00 — CSS-Al Ahly
CSS-Al Ahly
Le jour de gloire est arrivé!
Pour s’être battus, pour avoir souffert et pour avoir tant rêvé de ce moment, les Clubistes sfaxiens n’ont pas le droit de rater le dernier acte!

Il y a d’abord des signes qui ne trompent pas : le refuge du CSS à Ezzahra n’a pas été transformé en bunker comme cela… n’était pas le cas pour celui d’Al Ahly au Caire dont le fait même de s’approcher relevait de l’exploit. Puis, au Caire comme aujourd’hui à Radès, le onze rentrant du CSS est connu d’avance. Point de cachotteries ni de potions tactico-techniques obscures ou magiques. Le CSS jouera avec les atouts qui sont les siens et cherchera dans son jeu motifs et motivations pour gagner. Cela pour dire qu’à l’aller comme ce soir pour le retour, le CSS s’est mis dans la peau d’un favori. Et s’il a souffert à l’aller, il n’a à aucun moment donné l’impression de plier ou de craquer. L’unique regret est peut-être de ne pas avoir assez cru en ses chances. Surtout après le but égalisateur. mais ça, c’est de la vieille histoire…

Capital sympathie

Qu’on le veuille ou pas, qu’on l’admette ou pas, le CSS est un club à part, un club à part parce qu’il a, depuis toujours, érigé le beau football en religion. D’ailleurs, les fois où il a oublié cela, il s’est perdu en chemin. Aujourd’hui, avec Mrad Mahjoub et en dépit de la jeunesse et de l’inexpérience de la plupart de ses joueurs, le CSS a retrouvé ses fondamentaux et plus rien ne semble lui résister. Pas Al Ahly a priori mais aussi et surtout les tendances partisanes qui veulent que les autres clubs ne souhaitent pas tous le bonheur du monde à celui qui est tout près de la consécration. Tout près de la consécration. Tout à l’heure à Radès, c’est toute la Tunisie, toutes couleurs confondues, qui portera le noir et blanc. Première consécration qu’on espère suivie de la vraie au bout des quatre-vingt- dix minutes (et pas 120) de jeu.
La consécration? Parlons en. Elle est toujours le fruit de plusieurs rencontres. De Mrad Mahjoub, nous en avons déjà parlé (voir interview) mais il ne faut pas non plus oublier le président, Slaheddine Zahaf, qui a redonné une âme à l’équipe, qui a su prendre les bonnes décisions (rappelez-vous la polémique engendrée par les départs de Malik, Guemmadia et Junior), qui a su s’entourer et qui, surtout, a permis à Mrad Mahjoub d’aller au bout de ses intentions.
Puis il y a les joueurs. Boujelbène au cœur gros comme ça, Nafti le talent, Hammami la révélation, Gharbi la finesse, Mrabet le battant, Ziadi le baroudeur et Jaouachi le généreux. D’autres encore forment un ensemble qui ne se contente pas d’être beau et technique mais qui a appris la souffrance et la rigueur.
A l’aller par exemple, ce sont ces deux dernières vertus qui ont permis aux Sfaxiens de sortir indemnes du guêpier du Caire. Tout à l’heure à Radès, le talent et les gestes techniques seront peu de choses s’il n’y aura pas la solidarité et la volonté.
Le club s’est fixé dès le début de saison l’objectif suprême de remporter la Ligue des champions. Quatre- vingt pour cent du chemin a été parcouru.

Le salut par le jeu

Il en a peut-être l’air, mais Mrad Mahjoub n’est pas un romantique. Et quand on lui avoue notre admiration pour le jeu sfaxien, il tient à préciser qu’Al Ahly est redoutable sur ce plan et qu’il est peut-être même supérieur. Il faudra alors, selon lui, tirer d’autres arguments contre les Pharaons : techniques, bien sûr, mais aussi tactiques et mentaux, surtout ne pas s’endormir, ne pas lâcher l’adversaire, serrer les rangs et se serrer les coudes, faire preuve de rigueur et de concentration. Si l’on comprend bien, M’rad Mahjoub a tenu à mettre de côté la valeur technique pure de ses joueurs pour soigner les petits détails. Cette équipe d’Al Ahly, il l’a disséquée et, tout à l’heure, chaque joueur, et chaque compartiment du CSS saura avec précision ce qu’il aura à faire pour bloquer les latéraux adverses, mettre Aboutrika sous l’éteignoir, réduire à zéro le risque des balles arrêtées adverses pour, par la suite, partir à l’attaque. Là, avec Asamoah, Ziadi, mais aussi Nafti et les autres, il y aura de très bons coups à jouer. On pense en particulier à ce diable de Ziadi qui est passé à côté au Caire et qui aura à cœur de se racheter à Radès, mais n’en déplaise à M’rad Mahjoub, le salut viendra par le jeu et par la qualité technique des joueurs. Car si les Sfaxiens arrivent à dérouler, difficile de leur résister. Même quand on s’appelle Al Ahly!

Motivation

Le CSS aura faim tout à l’heure. Très faim ! Première coupe de la Ligue des champions, Radès et la Tunisie entière derrière lui, battre les monstres sacrés égyptiens et rafler le pactole du gagnant. Et ce n’est pas fini. Le 10 décembre, le Japon, la Coupe du monde des clubs et encore un sacré pactole à rafler. Cela vous transforme la vie d’un club sur tous les plans : sportif, prestige et financier; alors, à l’heure de fouler la pelouse de Radès, les joueurs devraient aussi penser à cela, sans surcroît de pression, mais avec le sentiment qu’ils se préparent à quelque chose de beau et de grand. Pour ce faire, il faudra se comporter en grands dans la tête et les jambes. Car de leur attitude dépendra une grosse partie de la réussite. Rêver, oui mais les yeux grands ouverts pour que le rêve ne se transforme pas en cauchemar. Al Ahly sera en tout cas pour le leur rappeler.
Le public, lui, les aidera à surmonter toutes les difficultés !